03 juin 2002
Mais le boulot, c’est le bouleau. Nous décidons donc de nous rendre dans une ferme dont le terrain est parsemé de serres afin de voir ce que les Islandais font pousser grâce à la géothermie. On rencontre un homme peu bavard qui nous annonce qu’on ne peut pénétrer les serres à cause de nos bactéries pas islandaises du tout et donc, par le biais d’une inopportune contamination, fort menaçantes pour ses cultures. Dans ces bâtisses de verre, la température est comprise entre 24 et 26 °C. La chaleur provient de tubes qui acheminent de l’eau chaude, naturellement puisée dans les sous-sols de cette terre volcanique. Les plantations se font assez tard (novembre, décembre) et l’hiver les plantes puisent les photons dont ils ont besoin grâce à un éclairage artificiel. Après, nous avoir confié les secrets de l’agriculture islandaise, le fermier décide qu’il a trop parlé et se tire.
Nous constatons que celui-ci fait pousser des tomates, des poivrons et des concombres. Les plants sont en bonne santé d’après leurs tailles et le nombre de leurs fruits.
Plus tard, nous plions bagages et nous rendons à la station service du village, lieu propice pour s’adonner à notre passe-temps favori, l’auto stop. Après une bonne demi heure d’attente, une voiture s’arrête et nous dépose plus loin dans le trou de bal de l’Islande, un lieu sans maisons, sans personne mais avec du bétail. Dans ces cas là, on marche pour passer le temps et pour éviter d’attendre la voiture qui passe tous les six mois et qui ne s’arrête pas. Après 11 bornes et plein les bottes, nous parvenons à de stupéfiantes cascades plongeant dans un cours d’eau sinueux alimenté par des résurgences omniprésentes et latérales. L’eau a une couleur vive, bleu métal. Claire et glaciale, celle-ci attire par son aspect mais rebute par sa température. C’est beau, tout simplement et nous restons, fatigués, à contempler ce décor enchanteresque. Curieux pays, tout de même, que l’Islande, capable par son origine d’offrir une telle variété de paysages.
Blaise, plongé dans ses pensées, réalise cependant qu’un camping car stationne à quelques mètres de nous. Décidé à ne plus marcher, il entame des négociations avec le couple propriétaire de l’engin et vingt minutes après, nous arrivons à Husafell .
Ce village est un amoncellement anarchique de maisons bourgeoises en bois. Chaque maison est précédée d’une voiture propre et brillante. Dans ces voitures, il y a des clubs de golf. Nous sommes en pleine forêt de bouleau. On s’écarte un peu des riches résidences pour planter la tente et manger du riz.
Blaise a des ampoules, mais l’important, c’est que la soirée est glaciale. Par conséquent, le moindre territoire anatomique s’écartant du duvet est immédiatement saisi par le froid.
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