09 aout 2002
Le chauffeur de bus achève nos passeports qui présentent de curieux méats, ce qui est signe de bonne aventure, avec des arrêts dans des endroits paumés et des lacunes de plusieurs drouzaines de kilomètres. On fait donc ce trajet déjà emprunté en mai. On y voit un peu plus clair dans ce décor très sombre constitué d’infinis champs de lave recouverts d’une mousse pâle peu épaisse. Voilà un aperçu de la péninsule de Reykjanes. L’arrivée à Reykjavik nous emplit tantôt de joie tantôt de mélancolie. Déposés à la compagnie de bus, nous pouvons considérer officiellement être revenus au point de départ.
Nous quittons rapidement cette station routière pour rendre visite au mythe, le juste, le grand, le tolérant attaché scientifique de l’ambassade de France que nous retrouvons avec grand plaisir, évoquant chacun des impressions sur ce pays, ces paysages, ces animaux, ce peuple tellement attachant.
A la suite de ce rendez-vous improvisé, une négociation délicate avec Jamet nous mène au camping où les tentes se comptent par billions.
On trouve un coin honnête et voilà que G le Suisse fou sort de l’ombre. Les retrouvailles furent bruyantes et réjouissantes. D’un pas alerte, nous allons acheter au supermarché quelques bières à 2,25 °C qui se boivent comme de l’eau. Ces deux liquides possèdent d’ailleurs des propriétés similaires puisqu’elles ne rendent pas saoul pour un sou. Nous décidons donc de marcher vers un magasin d’état pour y dénicher une bouteille de Brennivin un alcool d’angélique, distillé en Islande et assez fort (40%), mais finalement bon en bouche. Le nom français de cet alcool, la mort noire, tente, de plus, les aventuriers de l’extrême que nous sommes. On parle jusqu’à tard avec G mais sur le retour approximatif vers Jamet, on tombe sur deux Italiens de Sardaigne qui nous offrent généreusement de la Grappa. C’est fort donc c’est bon. Dodo pour moi mais rien à faire pour Blaise qui se rend à l’auberge de jeunesse afin d’y étancher sa soif de lecture. Mais il ne tombe à la bibliothèque que sur quelques magazines qui remplacent peu ou prou les chefs d’œuvre qu’il y a laissé. Hélas, ils ont été volés durant l’été et même les pisteurs du Kalahari embauchés par ses soins seront semés par l’étrange destin de cette littérature.
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