20 juillet 2002

plancher en orgues basaltiques

Hier soir nous avons fait du bus-stop pour parvenir jusqu’à Kirkjubaejarklaustur (Kirkpop pour faire simple). Cette ville est très sympathique et l’office de tourisme y est accueillant et moelleux. Pendant la journée, nous visitons donc Kirkpop et le soir, nous décidons à rebours de toute logique naturaliste d’inspecter la faune nocturne du seul bar qui occupe la ville.
Arrivés là bas, l’ambiance est calme genre clavecin et guitare sèche, mais rapidement une jeune fille ivre s’assoit à notre table. Elle nous parle espagnol, on lui répond en anglais, elle enchaîne en islandais alors on réplique en français. Elle est totalement allumée, veut savoir notre âge, mais ne comprendra jamais la réponse. Puis la soirée s’anime avec l’entrée en scène d’un homme étrange muni d’un stéthoscope. Il nous offre deux bières, roule quelques pelles à la jeune fille attablée en notre compagnie, nous hurle dans les oreilles et s’en retourne à son activité favorite : boire sans retenue. Les islandais ont une manière assez particulière de faire la fête. Les mères de famille rencontrée sur notre route s’inquiètent de voir leurs enfants picoler avec tant d’inconscience de telles quantités d’alcool. Ils boivent jusqu’à ce qu’ils soient malades, et cela tous les week-ends de leurs adolescences, mais seulement pendant l’été.
Pas de discours moralisateurs quand à leur façon de s’amuser, on a fait la même chose qu’eux au cours de nos jeunes années, mais on a appris avec l’expérience à gérer un peu notre ivresse pour que la soirée ne s’arrête pas inopinément à 23H30 à cause du fameux et redoutable verre de trop. Les jeunes islandais ne semblent rien vouloir gérer du tout et sortent du bar les uns après les autres pour vomir, quand ils ne vomissent pas sur la table, au milieu de leurs convives et de la tenancière, habituée à ce comportement qui semble relativement fréquent dans le pays. Nous resterons à observer cette beuverie, accompagnés par un sympathique couple de jeunes de Reykjavik, jusqu’à trois heures du matin synonyme de fermeture du bar et de retour à la tente.