07 aout 2002

perdrix des neiges


Retour en ferry pour Thorlashöfn. Arrivé là bas on tente direct le stop mais ça ne fonctionne pas car les voitures sont pleines d’enfants et de cartons. Cependant, après trente minutes, un amoureux, ayant largué sa fiancée dans le ferry pour Vestmannaeyar, nous prend et après 45 minutes de blabla sur l’énervement que ressentent les Islandais de Keflavik face au comportement plus que discutable des soldats Américains basés là-bas depuis 1951, il nous dépose à Hveragerdi, la ville aux serres et à la fameuse école d’horticulture. Nous trouvons rapidement un coin que Jamet apprécie puisqu’y coule une rivière et que quelques bouleaux tortueux la protège des caprices de la météo. Le temps est pourtant clair et n’a rien d’inquiétant, mais les nuages se déplacent vite ici, nous le savons donc Jamet le sait.
Nous décidons de passer la soirée au café Röm et rapidement tombons sur un homme étrange avec qui nous avions conversé trois semaines auparavant à Seydifjördur. Alors oui, rester longtemps en Islande augmente les chances de revoir les mêmes personnes. On l’oublie quelques fois mais il n’y a que 270 000 habitants sur ce caillou arctique. Et puis, c’est pas fini puisqu’après une belote remportée de justesse, une femme au faciès familier titube et vient se poser à notre table. Assez vite, je reconnais Disa, l’un de mes premiers amours Islandais. Elle nous a pris en stop à Selfoss le 29 mai au retour de Geysir. Elle passait pour une mère de famille sage avec sa fille sur la banquette arrière dans son 4*4 rutilant. Là, c’est différent, elle est stone et rapidement, nous pensons comprendre dans son comportement qu’elle nous veut. Elle joue alors de ses mains sur les cuisses de Blaise et de ses pieds sur mes tibias saillants.
Nous conversons dans une ambiance conviviale jusqu’à cette 77ème minutes de jeu où, tel Smertin, je dribble trois défenseurs pour décocher une frappe imparable en lucarne. Bordeaux mène alors 2-0 à Hveragerdi et j’embrasse Disa, me délectant de ses charmes amoindris par son état. Blaise pendant ce temps discute avec deux de ses copines, super gentilles, dont une française installée en Islande avec ses enfants depuis vingt ans, jusqu’à ce que le café ferme, synonyme de retour à la tente. Jamet, extrêmement jalouse n’accepterai en aucun cas que nous ne couchions ailleurs qu’en son sein.