15 juillet 2002

Dactylorhiza maculata


Blaise d’un pas souple et décidé, va au supermarché acheter de quoi faire des crêpes. Le petit déjeuner terminé, un Kiwikaka perdu termine son orphelinat dans nos panses satisfaites. Nous nous rendons ensuite à l’office du tourisme pour un peu de repos. Nous en profitons pour bavarder avec les dévoués tenanciers de ce bureau. Une gentille dame, sous les assauts d’un Blaise motivé, téléphone à BSI, la société de bus qui nous a délivré le passeport nous permettant de suivre la route numéro 1 tout autour de l’Islande. Depuis notre arrivée, ces derniers ont évolué et ne permettent plus de longer vers le sud, les fjords de l’est. Cependant, les nôtres, obsolètes mais valables, nous autorisent cette écartade. Ainsi, nous évitons à la fois la route numéro 1, qui coupe dans les terres, et le stop pour nous rendre à Stodvarfjordur, ville au sein de laquelle réside Pétra, nom vernaculaire de Mamibronze. Celle-ci possèderait en effet la plus belle collection de roches d’Islande.
Nous sommes seuls dans le petit bus et on découvre, stupéfaits, une facette plus réjouissante de ces fjords de l’est constitués de roches anciennes et bien stratifiées.
On fait une petite halte dans le village de Faskrudsfordur, escale passée de nombreux pêcheurs français. Il est très plaisant d’y voir les noms de rues écrits dans notre bonne vieille langue, ainsi que de lancer un regard macabre sur un bon petit cimetière peuplé par nos bons vieux ancêtres. Après cette pause chétive, nous arrivons dans le bourg de Petra. Les touristes y sont étonnamment nombreux et nous attendons quelques heures qu’ils s’en aillent afin de pouvoir, tranquillement, interroger Mamibronze sur l’identité des roches ramassées ici et là depuis le début de notre périple. Pendant ce temps, Blaise s’en va explorer les champs de fleurs luxuriants du bord de l’océan.
Six cent couronnes, c’est le prix d’une visite au musée de Petra. Si Blaise s’extasie devant la diversité et la beauté de certains minéraux, je reste circonspect. Où a t’elle bien pu trouver une telle variété de caillou sur une île constituée à 90% de basalte. La réponse, nous l’aurons bientôt. Nous trouvons à 170 m du camping un endroit idyllique pour planter gratuitement Jamet, et nous décidons, pour s’ouvrir l’appétit, d’effectuer une petite marche sur les flancs de ce superbe fjord. La végétation est presque luxuriante et nous découvrons encore et encore de nouvelles espèces de fleurs. Nous prélevons (pour l’herbier) et photographions donc, tout en grimpant jusqu’à une paroi assez raide.
Là, je commence à escalader pendant que Blaise observe une amusante troupe de Traquets motteux. Très tôt, je découvre de nombreuses roches colorées et différents minéraux, ceux là même qui ornent le jardin de Mamibronze. Je prélève et jubile. Les poches pleines, je redescends et Blaise réjoui vient à ma rencontre pour m’annoncer que les cailloux que j’avais ramassé étaient partout présents en gros blocs. Munis de notre marteau de chantier, nous cassons donc ces rochers et l’échantillonnage s’en voit considérablement agrandi. En retournant à la tente, on tombe sur un champ bleu d’orchidées à feuilles tachetées. Le paysage est vraiment somptueux et ce passage dans ces fjords de l’est, malgré une introduction ratée, s’avère beaucoup plus riche que prévu. Emus, nous trouvons sur notre route un terrain de foot flanqué entre la mer et la montagne. Décor on ne peut plus approprié pour une longue séance de tirs aux buts. Riz, digestion, jazz et musique classique seront au programme de cette fabuleuse soirée, à se demander si la bonne étoile qui se met à briller au dessus de nos têtes ne serait pas en fait une gigantesque supernova.


cochlée maritime