09 juillet 2002
De l’eau, de l’eau, de l’eau, de l’eau. Nous avons passé une nuit atroce. Notre corps est meurtri par l’humidité. Il pleut encore lorsque nous repartons, la mine basse. Toute la poésie de l’endroit se dissout dans les trombes d’eau tombant du ciel. Heureusement, le paysage répondra à notre désespoir le long de ce magnifique canyon. La marche est difficile en raison de notre fatigue et des conditions climatiques mais la Jökùlsa continue de nous épater. Rapidement, nous apercevons des rochers énormes aux formes étranges (l’homme et la sorcière) qui surgissent d’une plage de galets. Tout est gris, les falaises, l’eau, le ciel. Le fleuve gronde et continue, au fur et à mesure que l’on avance, de tracer au milieu des volcans éteints un chemin tantôt étroit, tantôt très large, découpant dans la roche de spectaculaires monuments naturels.
Après quelques heures de route, un gué nous coupe la route. Des personnes âgées préparaient au bord de ce petit affluent de la Jökùlsa (la stalla) leur équipement étanche, des palmes et des tubas tout en constatant notre étrange manière de franchir les 5 mètres de la rivière. En effet, après avoir relever un peu nos pantalons, nous traçons sans même enlever nos chausses et sans une seconde d’hésitation. De toutes façons, nous ne sommes que flaques depuis 24 heures. Les gens sont cloués, on leur lâche un cordial « hello ! » avant de continuer les pieds dans l’eau, les yeux à l’horizon.
Les gorges, au loin, sont plongées dans le brouillard, ce qui leur confère un côté lugubre et fantastique. Les cascades se succèdent. Nous longeons sur dix kilomètres environ d’impressionnantes falaises avant de bifurquer vers Hafragilsurdilendi où l’on peut descendre sur les rives de la jökùlsa pour un dernier parcours assez difficile à négocier. Nous traversons deux vallées en escaladant de superbes pentes rocheuses puis nous arrivons à une corde, outil indispensable à une dernière et vertigineuse ascension jusqu’à Sandalur.
Enfin, un peu plus loin, nous contemplons Dettifoss, la plus puissante cascade d’Europe, précédée par Sellfoss, plus large. On prend quelques photos avant de rejoindre, transis de froid, un parking où un couple de français nous ramène à Myvatn plus morts que vifs.
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