27 mai 2002 (suite)
La zone est peu vaste (0.3 km2) mais présente l’ensemble des signes d’activité géothermiques. Partout des solfatares crachent abondamment une épaisse fumée constituée de vapeur d’eau, de méthane, d’ammoniac et d’hydrogène. Les émanations des fumerolles contiennent les mêmes composés auxquels il faut ajouter, par exemple, de l’acide chlorhydrique.
La terre est colorée de rouge, de jaune et d’orange et la végétation est rare à s’être adaptée à de si infernales conditions, quant à la faune, elle est inexistante ou touristique. Cependant, à proximité des bouches émissives, il sera possible, en juillet, de trouver la rarissime fougère langue de serpent.
Les cyanobactéries, vieilles comme la planète, se délectent des composés chimiques présents dans les rivières brûlantes et sur les sols argileux, chauds et humides.
Des algues filamenteuses et des bactéries dites thermophiles (qui apprécient les milieux de 80°C) colorent les eaux de teintes vertes et noirâtres.
La silice, selon la température de l’eau reste dissoute ou se dépose sur les bords des mares. Tout bouillonne, tout est chaud, tout sent le soufre, mais la manifestation la plus spectaculaire reste tout de même le fameux geyser. En fait, il y en a plusieurs, mais seul celui que les Islandais ont nommé Strokkür est actif. On assiste à 6 ou 7 éruptions geysériques, on photographie le phénomène, puis on attend, tendus, le jaillissement suivant, qui lorsqu’il arrive enfin est accompagné de grand éclat de rire.
Rassasiés, nous rentrons paisiblement à la tente plantée dans une solitude effroyable au milieu du camping fermé donc gratuit, pour essayer de dormir dans nos duvets tièdes et malodorants. Mission semi-accomplie car il fait encore très froid en ce début de saison estivale.
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