24 juillet 2002

mousses prés de Landmannalaugar

Première étape en bus de Kirkpop à Landmannalaugar. Nous effectuons le trajet sur une piste très délicate avec de nombreuses et tumultueuses rivières à traverser jusqu’à L’Eldgja, impressionnante faille érodée, parallèle au rift, au niveau de laquelle le chauffeur propose une courte pause. Nous marchons une heure environ en remontant une petite rivière dans un décor lugubre de rocailles volcaniques éventrées par endroits de gigantesques fissures. Après quelques kilomètres, nous parvenons à Ofaerufoss, jolie petite cascade qui ponctue agréablement cette courte randonnée dans cette partie émergée du rift médio-atlantique. Ces grandes failles nous rappelaient celles de Thingvellir, en plus récentes car beaucoup moins colonisées par les tapis de mousses.
Le bus repart alors jusqu’à Landmannalaugar. Ce site, très touristique, est plein de touristes, mais près du camping nous est offert la possibilité de se détendre un peu avant d’attaquer la randonnée de 75 km dans une rivière où l’eau est à 40 °C. Les montagnes autour de nous sont superbes et présentent un panel de couleurs tout à fait surprenant. Il est 16 H, on se sèche et on part.

Au départ de la randonnée, nous traversons un ancien champ de lave jusqu’à une prairie humide envahie de linaigrettes au pied d’une montagne jaune et rouge zébrée par des tapis de mousse verts au teint très vif. Je donne rendez-vous à V au sommet de celle-ci pour un point de vue sur les autres montagnes alentours. Lui décide de rester près des solfatares, très nombreux, afin de dénicher la fameuse et rare fougère langue de serpent, ou ophioglosse, qui pousse uniquement à proximité de ces zones très chaudes et enfumées. Au sommet, la vue est splendide. Toutes les montagnes hallucinées qui m’encerclent semblent avoir été peintes par Van Gogh. Beaucoup sont jaunes, oranges et fumantes, d’autres sont grises et vertes, certaines sont noires, c’est magnifique. Au loin, sur le sentier, j’aperçois quelqu’un avec un sac vert. V aurait-il mal comprit notre lieu de retrouvaille. La montée était difficile, certes, l’ophioglosse est très rare, on est d’accord, mais pourquoi part-il sans se soucier le moins du monde de son ami de toujours, c’est à dire moi. J’attends encore quelques temps et au moment de redescendre, je croise un homme jeune, louche arborant sans complexe une allure de clochard avec barbe de un mois et chapeau à plume sur la tête.


champs de linaigrettes