01 juillet 2002

rives du lac Myvatn


Nous sommes en juillet et l’angélique fleurie un peu partout. Cette magnifique ombellifère, qui peut atteindre 2 m de haut, constitue une planque idéale afin, en toute discrétion, d’observer les 13 espèces de canards nichant sur les rives du lac.
Le bilan de la journée transpire l’inexpérience car après avoir marché et encore marché, s’être caché pendant des heures derrière angéliques et graminées, nous n’avons aperçu que des garrots d’Islande, des fuligules milouinans, des grèbes esclavons, une harle huppée femelle et un fuligule morillon. Ces oiseaux sont beaucoup plus farouches que nous l’envisagions et l’observation est hardue.
Cela dit, les somptueux alentours du lac présentent une grande diversité de paysages : Champs de lave, cratères, volcans tabulaires formés sous la glace et pseudo cratères (issus d’une explosion provoquée par la rencontre entre la lave et l’eau (zone marécageuse, nappe phréatique) et ne possédant, donc, pas de cheminée volcanique).
Sur la côte sud, nous contemplons longuement d’étranges formes basaltiques qui émergent de l’eau.
La première déception de taille est due à notre appareil photo manuel qui vient pour la seconde fois de nous avaler une pellicule. Disparues, donc, annihilées les précieuses photographies prises avec icelui. De plus, l’accumulation de marche commence sérieusement à fragiliser mes jambes et la fatigue induite réduit dangereusement l’attention nécessaire au bon déroulement de nos séances d’observation d’oiseaux.
Enfin, photographier ces satanés canards s’avère extrêmement difficile et nécessite le matériel de professionnel que nous n’avons pas (téléobjectif, zooms puissants, satellite espion).
Nous dénichons, pour passer la soirée, un petit bar dans lequel nous pouvons, pour un café payé assez cher, boire autant de caféine gratuite que nous le désirons.
Les Islandais ne comprennent pas très bien comment, en général, on peut rester des heures dans les cafés à lire, écrire, jouer aux cartes. De deux choses l’une. Déjà, ils ignorent qu’en France, le café du coin est un second chez soi propice à de multiples activités. De plus, ils n’imaginent pas que dehors, ce n’est pas le chaud et le mou qui nous attend mais une Jamet solidement plantée dans du basalte encore frais. Ils ne soupçonnent pas l’existence de cette forme particulière de tourisme que l’on peut qualifier de sauvage. Voir une tente s’installer pour quelques nuits sur les pelouses fraîchement tondues de leurs parcs, ils n’ont pas l’habitude, mais tout est si cher en Islande. Cependant, les Islandais sont d’une courtoisie réellement impressionnante. L’étranger est toujours accueilli avec le sourire. Nous n’avons eu à faire qu’à des gens agréables dans ce pays où méfiance, vol et violence semblent être des notions totalement inconnues.


cratere du hverfall